Peaux - un projet de Maillage Culturel Intergénérationnel Lesbien
Le projet
Le projet peau se définit principalement par une médiathèque de projets artistiques, livres, films, BD, podcasts lesbiens.
Il se place dans une logique d’archive mais aussi dans une dynamique de médiation.
Les textes lesbiens sont liés entre eux. Les références contenues dans ces textes permettent d’accéder à d’autres textes, qui eux-mêmes mènent à d’autres textes.
En me procurant systématiquement les œuvres mentionnées dans d’autres œuvres, en me renseignant sur les références, j’ai eu la sensation de reconstituer un réseau souterrain d’autrices qui, à travers les époques et les différents pays, restaient liées entre elles.
Cette image d’un mycélium souterrain mettant en relation une communauté, Wendy Delorme la désigne ainsi dans la préface du Voyage Sans Fin de Monique Wittig :
"C’est cela l’écriture des amantes : un réseau souterrain qui nous relie à travers les époques, de texte à texte, de peau à peaux, de mots à bouches."
"De livre en livre, une voix appelle l’autre, les ouvrages se répondent."
"Car nous sommes une armée, qui transcende les années, les lieux, et les contextes des batailles menées ou à venir. Une armée que Wittig, dans un autre texte, nomme « Les Guerrillières »"
Motivation et origines du projet
Il m’a semblé essentiel de créer une base de donnée qui soit à même de rassembler des paroles de lesbiennes de milieux et d’époques différentes.
Le sentiment de solitude est l’un des leviers qui fait souffrir la communauté LGTQIR+. La lecture de textes lesbiens permet l'identification et le sentiment d'appartenance à un groupe. C’est pourquoi il m’a semblé nécessaire de faire lire ces textes au plus grand nombre.
Les textes de lesbiennes rencontrent, dans un monde sexiste, raciste et LGBTphobe, des difficultés à entrer dans la postérité et à se faire connaître. Cela passe soit par l’invisibilisation pure et simple de ces textes, soit par l’invisibilisation de l’identité de l’autrice. Cela pose un problème de représentation notamment auprès des personnes trans ou racisées, qui ont difficilement accès à des textes lesbiens qui les représentent.
Publics visés
J’ai moi-même eu la chance de rencontrer ces textes par mon parcours de vie mais je veux que chaque lesbienne puisse avoir accès à des représentations lui permettant de s’identifier, de se construire, de connaître sa communauté et de savoir qu’elle existe, depuis toujours et partout. Je tiens en particulier à rendre la visibilité aux textes lesbiens écrits par des personnes racisées.
La présence physique des livres en question est aussi un aspect important de la réalisation du projet. Il faut que ces livres soient facilement accessible, que toute personne intéressée puisse les emprunter dans une logique d’accessibilité.
Energie Jeunes